Trio Lirico, op. 143 (clarinet (or violin), viola (or cello or french horn) and piano) (Neuheit Horn) TRIO LIRICO op. 143 – 2016–17 Commande de la Texas Christian University, Fort Worth, pour le Trio Con Brio Dolce cantabile e maestoso – Allegro misterioso (Scherzo) – Trio (Adagio) – Tempo dello Scherzo – Come al inizio (Dolce cantabile e maestoso) Première audition, Faculty Recital, Ed Landreth Hall and Auditorium, Texas Christian University, School of Music, College of Fine Arts, Fort Worth, Texas, USA, 20 mars 2019 Mon Trio Lirico fut écrit à la même période que mon Hommage à Foujita op. 141, mon Dixième Quatuor à cordes (Métamorphoses op. 142), mon deuxième cahier d’Esquisses lyriques pour piano (op. 144) et prélude à ma Huitième Cantate, Of Time and Love sur des Sonnets de Shakespeare (op. 145) et va encore plus loin dans les ancrages tonals que ces dernières pièces. Mais la spécificité de ce Trio par rapport aux oeuvres citées ici provient davantage encore des expériences que j’ai été amené à faire avec la musique destinée aux enfants. Dans ce Trio on peut dire que j’ai essayé de conceptualiser en termes de « musique pure » ce que je pensais réservé à un style narratif et volontairement connoté esthétiquement qui fit la marque de deux oeuvres scéniques antérieures, Fleur et le miroir magique et, plus encore, L’arbre à musique ou les aventures de Séraphine. Ces titres parlent d’eux même de mon souhait d’avoir été compréhensible à de jeunes âmes et le Trio Lirico se veut une tentative d’approfondissement du langage harmonique qui a été la conséquence de ce désir. Le titre met l’accent sur une parenté non seulement esthétique mais aussi précisément thématique avec la Sonatina lirica pour clarinette et piano op. 108 (2008) dont elle emprunte l’incise composée de deux intervalles ascendants d’un demi-ton et d’une quinte juste. D’un seul tenant mais divisée en plusieurs sections, l’oeuvre suit un plan formel qui, comme dans plusieurs de mes oeuvres précédentes, ambitionne de fusionner la forme sonate avec une sorte de développement empruntant lui-même des structures classiques. Mais ici c’est surtout le climat lyrique des deux thèmes qui marque l’empreinte essentielle de l’oeuvre et le Scherzo ne survient que pour créer une distance propice à leur retour varié. L’oeuvre prend donc la forme globale d’un Adagio extrêmement lyrique interrompu par un Scherzo fantomatique. Le premier thème (mesures 1 à 34) noté Dolce cantabile e maestoso, poursuit une courbe dynamique qui mènera à un premier apogée noté Trionfale (mesure 30) ayant pour conséquence l’apparition d’un deuxième thème (mesures 35 à 52), noté Calmo e sognando (Calme et rêveur) qui aura tout naturellement la fonction d’accalmie avec toujours, comme dans le premier thème, le souci principal de faire chanter les instruments en créant un type de polyphonie tonale, modale et très modulante avec, comme toujours chez moi, la volonté d’élargir le concept classique de tonalité. Ce deuxième thème est suivi d’une brève phrase de sept mesures (mesures 53 à 60) notée Semplice ma con intimissimo sentimento clôturant l’exposition avec un certain statisme avant de laisser la place à un bref premier développement (mesures 61 à 80) noté Sempre dolce cantabile ma poco inquieto menant au Scherzo (Allegro misterioso) qui est en réalité une métamorphose des éléments thématiques entendus précédemment. De près de trois cent mesures (mesures 81 à 368) et interrompu, comme le veut la tradition, par un Trio (Adagio) de la mesure 232 à 280, le Scherzo forme le coeur contrastant de l’oeuvre. A part quelques éclats, il demeure cependant dans un climat intime qui rappelle volontairement les oeuvres de la maturité de Brahms ou Fauré. Je ne savais pas encore que, sur la demande des interprètes de l’Ensemble des équilibres, c’est à Brahms auquel, quelques mois plus tard, je rendrai hommage en 2018, à l’occasion de l’écriture de ma Sonate No. 4 pour violon et piano. Ce Trio Lirico m’aura, sans doute plus qu’aucune autre oeuvre auparavant, préparé à ce défi. Le Scherzo s’achève sur un point culminant sur le plan dynamique et polyphonique, après quoi le développement classique se poursuit brièvement de la mesure 369 à la mesure 385, pure transition pour amener à la réexposition, mesure 386 notée Come al inizio (Comme au début) présentant les deux thèmes dans le même ordre, parfois littéralement, parfois avec des variations plus ou moins importantes par rapport à l’exposition (un épisode Drammatico remplace l’épisode Trionfale de l’exposition, par exemple, mesure 418). La réexposition de la phrase de sept mesures qui clôturait l’exposition va donner lieu à un développement terminal assez important (mesures 441 à 488) qui confirme le climat de grande douceur de l’oeuvre. Une douceur qui n’est pas sans rappeler un certain idéalisme dont je me suis longtemps défié. Nicolas Bacri, Bruxelles, avril/decembre 2019
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